Ca y est la flamme des jeux olympiques et paralympiques est bel et bien éteinte ! Revenons sur cet événement, qui suscite depuis sa création, l’enthousiasme de toutes les nations.
Les Jeux Olympiques depuis leur apparition en Grèce jusqu’à leur réinstauration par Pierre de Coubertin quelques siècles plus tard n’ont eu de cesse d’attirer de plus en plus de spectateurs, fascinés par cet évènement à la fois grandement impressionant et émouvant.
Les jeux olympiques ont été ouverts aux femmes pour la première fois en 1900 avec seulement 19 femmes parmi les 1225 athlètes décomptés au total. Pierre de Coubertin n’y était pas favorable et déclara à l’ouverture des jeux olympiques de Stockholm en 1912 qu’ "une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte. Le véritable héros olympique est, à mes yeux, l'adulte mâle individuel. Les JO doivent être réservés aux hommes, le rôle des femmes devrait être avant tout de couronner les vainqueurs".
Loin de tous les débats et réformes actuelles en faveur de l’égalité des sexes, un tel discours serait aujourd’hui largement condamnable et controversé. Cependant, même si les mœurs semblent s’être adoucies en vertu de l’égalité hommes-femmes, les jeux olympiques restent le théâtre d’un combat inachevé pour la reconnaissance du sport féminin.
Alors en quoi le sport féminin pratiqué à haut niveau fascine-t-il moins que le sport masculin ?
1 – Cherchons d’abord les raisons de cette tendance
En effet, c’est un constat plus qu’accablant, qui se trouve parfaitement illustré par des sports tels que le football ou le basketball.
En Europe, le football est un sport hypermédiatisé, qui grâce aux équipes des grandes villes européennes, fait rêver chaque année des millions de supporters. Les sommes mises en jeu par ces clubs sont colossales : le dernier investissement du PSG (Paris-Saint-Germain) a été le transfert du joueur Zlatan Ibrahimovic, qui leur a couté la modique somme de 13 millions d’euros. Une chose est sure, avec de tels enjeux financiers, devenir footballeur donne des ailes et regarder de tels athlètes performer dans le monde entier rempli immanquablement toutes les arènes, les postes de télévision, les unes des journaux, les magasines et émissions sportives et les chaines de TV.
En revanche, le plus haut salaire d’une joueuse de l’équipe féminine du PSG s’élève en moyenne à 8000 euros, soit 145 fois moins cher que le salaire de Zlatan Ibrahimovic. Il en va exactement de même aux Etats Unis avec les grands clubs de NBA qui obtiennent des joueurs pour des sommes astronomiques, alors qu’il n’existe pas réellement d’équivalent de la NBA pour les femmes.
Au-delà du frein pécuniaire, empêchant grandement le sport féminin de se faire connaître et surtout d’être apprécié à sa juste valeur, d’autres facteurs entrent en compte. Ainsi, la mentalité sportive démontre une tendance, encore aujourd’hui, un brin machiste.
Ce machisme incurable et bien ancré, peut se justifier par plusieurs raisons :
- L’homme étant plus fort que la femme physiquement, les records masculins seront toujours supérieurs aux records féminins et donc plus appréciés du public.
- Certains sports pourraient laisser croire à une masculinisation des femmes comme par exemple le lancer de poids, le judo, etc. Ces sports pourraient être considérés comme masculins par origine, et la transformation du corps de la femme vertueuse, féminine et apprêtée en femme musclée, pourrait paraître aux yeux de certains comme non esthétique.
- Enfin, les femmes s’intéresseraient moins que les hommes au sport, et ne seraient donc pas de potentielles spectatrices et supportrices des exploits féminins.
2 – Quel avenir pour le sport féminin ?
Des tempéraments existent bel et bien à cette tendance, et c’est tant mieux !
Le tennis est par exemple une discipline au sein de laquelle les femmes sont presque autant admirées que les hommes.
D'autre part, de grandes figures du sport féminin ont permis de construire une image de l’athlète femme, forte, puissante, persévérante et… belle !
Ainsi, Ellen Mc Arthur, l’un des premières femmes à avoir traversé l’Atlantique très jeune, en a fait rêvé plus d’un par son passé. Cette anglaise passionnée de voile, collectionnait précieusement ses tickets de cantine afin de pouvoir s’offrir son premier dériveur !
Laure Manaudou, si elle ne rayonne plus vraiment dans les bassins, brille désormais sur les arrêts de bus et spots publicitaires. Elle reste pourtant l’une des plus grandes championne de natation que nous ayons connu en France, et ce tout en restant féminine : elle a beau être extrêmement musclée et avoir un dos digne de toutes les grandes nageuses, lorsqu’elle saute dans les bassins à chaque coin du monde, elle a toujours les ongles faits, et un léger hâle doré qui épouse parfaitement sa peau. Preuve que la féminité peut bel et bien se combiner avec le sport !
Je terminerai sur un exemple qui m’a tout particulièrement marqué : il s’agit de l’athlète paralympique et égérie de L’oréal « Aimee Mullins ». Cette athlète a su faire face à son handicap avec panache, et a usé de sa féminité et de sa beauté comme un réel atout.
Aimee Mullins est une athlète paralympique qui est née sans la partie inférieure de ses jambes, et pourtant elle a su tourner ce handicap en… avantage ! Loin des hôpitaux et fauteuils roulants, elle se déhanche dans les stades et sur les podiums avec des prothèses sportives ou esthétiques qui lui permettent d’user de ses jambes normalement et de lui donner la taille qu’elle veut !
De nombreux progrès ont été observés quant à l’évolution de la reconnaissance et de la notoriété des jeux paralympiques depuis les JO de Londres 2012. Malgré ces évolutions, une question me taraude encore : à quand le déroulement des jeux paralympiques au même moment que les jeux olympiques ?
Je crois fermement en l’avenir du sport féminin, et en sa reconnaissance, car ces femmes sont de véritables héroïnes qui méritent de faire taire les plus médisants.
Pour aller plus loin :
Le site officiel d'Aimee Mullins :
http://www.aimeemullins.com/gallery/index.php
Une vidéo intéressante sur elle :
http://www.ted.com/talks/aimee_mullins_prosthetic_aesthetics.html
Et le document fourni par les Nations Unies sur l’égalité des sexes dans le sport :
http://www.un.org/womenwatch/daw/public/Women_and_Sport_French-web.pdf
Sport : when will we see true gender equality?
So there we are ... the Olympic and Paralympic flame has well and truly gone out! Let's take a look back at this event which, since the time of its creation, has generated great enthusiasm across the world. Since the Games first appeared in Greece and until their reintroduction by Pierre de Coubertin a few centuries later, the Olympics have continually drawn more and more spectators, fascinated by this impressive yet moving event. The Olympic Games were first open to women in 1900 where just 19 women took part out of a total number of 1,225 athletes. Pierre de Coubertin was not in favour of this, and at the opening of the Stockholm games in 1912, declared "A female Olympiad would be impractical, uninteresting, unappealing and incorrect. The real Olympic hero is, in my view, an adult male. The Olympic Games must be reserved for men and the role of women will be, first and foremost, to crown the winners". Far removed from current debates and reforms concerning gender equality, this kind of speech would be highly controversial today. However, while attitudes are much more favourable to equality between men and women nowadays, the Olympic Games remain the theatre of an unfinished combat for the recognition of female sporting achievement.
Why does women's high-level sport hold less fascination then men's sport?
1 – Let's first look at the reasons for this phenomenon
It is a damning fact, perfectly illustrated by sports such as football or basketball. In Europe, football is the subject of massive media attention, with teams from the major European cities dazzling millions of supporters each year. The amount of money invested by these clubs is huge: Paris-Saint-Germain's latest purchase was Zlatan Irbahimovic, who cost them a mere €13 million. Needless to say - with such high financial stakes, a career as a footballer remains a dream and the chance to see these players perform across the world is what fills stadiums, generates TV audiences and provides plenty of material for newspapers, magazines and sports programmes on TV. In contrast, the highest salary for a player on the PSG women's team comes to €8,000 on average, in other words 145 times less than Zlatan Ibrahimovic's salary. The same is true in the United Sates with the great NBA clubs, who buy players for astronomical amounts of money, while there is no real NBA equivalent for women.
However, other than the financial disadvantage, which prevents women's sport from making itself known and being appreciated for its true worth, there are a number of other factors involved. There is still a fair amount of male chauvinism in sporting mentalities today.
This incurable, deeply-rooted chauvinism can be justified in several ways:
- Men will always be physically stronger than women, men's records will always outdo women's and therefore be more enjoyed by the public.
- Some sports suggest a kind of masculinisation of women, such as judo, shot putting, etc. These sports may be seen as masculine in nature and the transformation of the virtuous, feminine forms into a muscular body is not always seen as very appealing.
- Finally, women are apparently less interested in sport than men, and are not therefore potential spectators or supporters of women's sporting achievements.
2 – What will be the future of women's sport?
Fortunately, certain temperaments are bucking this trend! For example, tennis is a sport where women are almost as admired as men.
At the same time, some leading sportswomen have helped to develop an image of a female athlete who is strong, powerful, persevering and ... beautiful! For example, Ellen McArthur, one of the first women to cross the Atlantic at a young age, has inspired more than one budding sportswoman. This British yachtswoman carefully saved the money she was given for her school lunch in order to buy her first dinghy! While Laure Manaudou may no longer excel in the swimming pool, she now radiates from billboards and TV commercials. She is still one of the finest swimming champions we have ever seen in France, yet remains very feminine. She might be muscular and have the back of a real swimmer, when she dives into a swimming pool, wherever she is in the world, she is always impeccably manicured with perfectly sun-kissed skin. It is a sure sign that you can be feminine and sporty at the same time!
I would like to finish with an example that has particularly drawn my attention - the Paralympic athlete and L'Oréal muse, Aimée Mullins. This athlete has brilliantly overcome her disability and uses her beauty and femininity as a real asset. Aimee Mullins is a Paralympic athlete who was born without her lower legs but who has managed to turn this disability into ... an advantage! Far removed from hospitals and wheelchairs, she struts around stadiums and along catwalks with special sports prosthetic legs or more attractively carved limbs, helping her to get around normally and letting her chose how tall she wants to be! Much progress has been made in the recognition and awareness of the Paralympic Games since London 2012. Despite this progress, I still have one question - when will the Paralympic games take place at the same time as the Olympic Games?
I truly believe in the future of women's sport and in its recognition, as women have become real heroines, who should now be able to silence the harshest critics.
To find out more:
The officialAimee Mullins website:
http://www.aimeemullins.com/gallery/index.php
An interesting video about her:
http://www.ted.com/talks/aimee_mullins_prosthetic_aesthetics.html
And the document provided by the United Nations about gender equality in sport:
http://www.un.org/womenwatch/daw/public/Women_and_Sport_French-web.pdf